• Je crois que l’art le plus difficile au monde se joue dans la feinte de n’être pas surpris quand quelque chose qui dépasse l’entendement se produit. Descartes nous disait que nous avions appris depuis notre arrivée sur Terre des tas de bêtises qui n’étaient fondées que sur des traditions, c’est-à-dire sur  du vent ; arriver en Chine en est la preuve la plus flagrante, puisque là les codes de conduites qui nous semblent évidence sont tout à fait remis en question.

    Ainsi lors de mes premières journées à Tianjin je ne pus pas m’empêcher de lâcher des petits OH ! voire des petits AH ! de stupéfaction et de mécontentement à l’égard de Xinxin et Tiantian qui, de façon tout à fait synchronisée, se livraient à un étalage de glace au chocolat sur canapé blanc. Cela ne manquait pas cependant de n’étonner personne et de ce fait, aucun de la dizaine de Chinois présents dans la pièce ne fit de réflexion.

    De la même façon, je fus surprise de retrouver par terre dans la salle de bain des boules de cheveux voler au vent quand je me battais moi-même avec mes cheveux mouillés qui collent aux mains pour qu’ils tombent droit dans la poubelle.

    Xinxin ayant compris les traditions aimait également à régulièrement  s’entraîner aux lancers de pépins de pastèque dans l’appartement, ce qui (à son grand désarroi d’ailleurs) ne lui attira que de vagues réflexions et surtout beaucoup de rires.

     

    Je me suis depuis une semaine et demie beaucoup habituée aux rots réguliers et inattendus de Chunhong, mais également aux crachats de beaucoup de passants. Je pense cependant que sur ce thème-là, le summum de mon étonnement fut Mercredi 16 juillet 2014 où en rentrant de balade, Chunhong fit faire pipi à Xinxin sur le palier, presque devant sa porte (et assez proche de celle des voisins). Je tiens à préciser sur le palier, c’est-à-dire à environ 7 mètres 50 des toilettes.

     

    Les Chinois semblent être des gens à qui il manquerait beaucoup d’hygiène telle qu’inculquée par la doctrine occidentale, mais également un peuple très peu pudique dans certaines circonstances. J’ai de cette façon pu faire connaissance avec la Grand-mère de Jun, ainsi qu’avec l’intégralité de son corps nu. J’ai également réprimé mon hoquet d’étonnement en apercevant la Mère de Chunhong aux toilettes la porte grande ouverte.

     

    Néanmoins les Chinois, si absolument dégueus dans l’espace public (sauf contrôlé par les autorités de façon très sévère, c’est-à-dire le métro ou les places et parcs), sont des gens très propres sur eux, et aiment montrer qu’ils ont de beaux ongles, aiment se parfumer, mettre des bijoux, des habits de marque tout propre (par contre beaucoup de filles ne s’épilent pas : ni les jambes ni les aisselles). Et pour les gens de la campagne, ils sont au moins aussi propres sur eux que nous autres Français.

     

    A propos de conduite, je tiens à finir par l’anecdote qui ne manque pas de me travailler à chaque fois que l’on prend la voiture : c’est Xinxin (2 ans et 8 mois) sur le siège avant sans ceinture (voire assise sur les genoux de son Papa à l’avant sans ceinture <-- encore pire).

     

    Je suppose que la courtoisie est un concept très Français, et si nous ne sommes pas connus pour notre franche amabilité, on peut quand même se targuer d’avoir une hygiène de vie assez saine (pas trop sale comme les Chinois, pas trop hypocondriaque comme les Américains), de très bonnes règles de sécurité, et de très bons médecins quasi gratuits.

     

    Je pense comprendre maintenant comment l’arrivée des colons dans un pays si différent a pu inciter à autant de haine et de racisme envers des traditions et façons de vivre que des faces de pet trop éduqués étaient incapables de comprendre. Les parcs étaient « interdits aux chiens et aux Chinois », c’est sûr que là ils étaient propres et bien taillés.

    Il paraît que les Chinois n’ont dans l’histoire colonisé que très peu de peuples. L’empereur se contentait simplement d’aller rendre visite aux pays alentours, de leur offrir des cadeaux afin qu’ils viennent le voir et lui rendent la pareille.


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    Taiji et autres histoires drôles (suite 2)

    Vestige de truc beau

     

    Taiji et autres histoires drôles (suite 2)

    Poule élevée en plein air et nourrie au plastique

     

    Mais si l’environnement n’est vraiment pas le fort des Chinois (je suppose que ça ressemble à notre révolution industrielle mais en ORDURES PUISSANCE XXXXXL), leur fort c’est quand même la vie sociale. Par vie sociale, j’entends non pas uniquement la vie sociale au sens français où c’est « sortir avec des amis/se faire un bon resto/jouer aux cartes en famille/aller au ciné en amoureux », qu’ils ont eux aussi :

     

    Taiji et autres histoires drôles (suite 2)

    Duo bleu de gauche : TianTian et sa grand-mère. Duo rose de droite : Xinxin et sa grand-mère.

     

    Mais également la vraie vie en société de la société des 1 milliard 300 millions de Chinois. C’est-à-dire par exemple la 广场 guang chang (place publique), où se rassemblent des centaines et des centaines de Chinois pour profiter du beau temps et de la société.

     

    Taiji et autres histoires drôles (suite 2)

    Les grands-mères mettent leurs petits-enfants sur une voiture à bascule automatique pour le prix maximum de 2 yuans (20 cts)

     

    Taiji et autres histoires drôles (suite 2)

    Les Chinois se rassemblent pour danser des danses dansables par tout le monde (petite marche en rythme et levers de bras). Ca fait un peu sectaire vu de l’extérieur.

     

    Taiji et autres histoires drôles (suite 2)

    Secte des vieilles-dames-en-habits-chouettes. La petite dame aux cheveux gris qui mène la danse n’arrêtait pas de me regarder en rigolant et en me saluant. Elle était fière que je la prenne en photo.

     

    Taiji et autres histoires drôles (suite 2)

    Secte des gants blancs (la compagnie des lapins bleus ?? O___O)

     

    Taiji et autres histoires drôles (suite 2)

    Vendeur de pinceaux à calligraphie : les gens calligraphient des 汉字 han zi (caractères chinois) sur le sol avec de l’eau.

     

    Taiji et autres histoires drôles (suite 2)

     

     

     

     

    Taiji et autres histoires drôles (suite 2)

    Danse de la fontaine. Il est permis d’être trempé jusqu’aux os par une chaleur de 35°C à l’ombre.

     

    Taiji et autres histoires drôles (suite 2)

    Danse de la fontaine des enfants chinois.

     

    Taiji et autres histoires drôles (suite 2)

    TianTian et XinXin se tapent des barres

     

    KARAOKE PARTY

    Le soir, Karaoké Party avec Chunhong et Nana (sa meilleure amie d’enfance), où l’on se rend pour assister à la coupe du monde de football (足球世界杯 zu qiu di jie bei) où il s’avèrera que l’Allemagne a gagné, ce qui tombe bien puisque Nana avait parié de l’argent.

     

    C’est un karaoké spécial où l’on peut choisir, parmi une brochette d’une trentaine de garçons au moins, celui qu’on juge le plus beau, et qui nous accompagnera le restant de la soirée pour chanter, papoter, jouer aux dés, fumer, et boire de la bière, beauuuucoup de bière.

    L’un d’entre eux, avec qui j’ai beaucoup ri, m’a demandé mon signe astrologique. J’ai donc répondu (en prenant en compte le fait que les signes chinois et français sont différents) : 在中国我是猪 (zai zhongguo wo shi zhu), ce qui l’a fait beaucoup rire puisque ça veut dire littéralement « En Chine je suis un cochon ».

     

    Je n’ai malheureusement pas de photos, car elles étaient sur mon portable, auquel il est arrivé malheur…


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    PROMENADE A LA CAMPAGNE

    La Maman de Chunhong habite à la campagne, et comme je l’ai dit dans l’article précédent, la campagne chinoise et la campagne française, ça n’est pas … tout à fait… la même chose.

     

    Taiji et autres histoires drôles

    Campagne chinoise et jardins fleuris

     

    Taiji et autres histoires drôles

    Coucher de soleil sur champs dorés

     

    Taiji et autres histoires drôles

    Les Tianjinois plantent des légumes

     

    Je suppose que les Tianjinois ne jugeant pas nécessaire d’acheter le jardin avec la maison (ou n’en ayant simplement pas l’occasion, les maisons étant collées les unes aux autres), et le système de traitement des ordures étant très peu développé encore en Chine, ils utilisent les lieux publics (c’est-à-dire derrière leur maison) pour jeter leurs déchets. Il est certain que si les lieux publics étaient privatisés, les Tianjinois ne se permettraient pas de jeter leurs ordures  chez eux ou chez leurs voisins.

     

    Taiji et autres histoires drôles

    Avant d’apercevoir ces pêcheurs, j’ai demandé à la grand-mère de Tianjin s’il y avait des poissons dans le fleuve, et elle m’a répondu, avec son accent à couper au couteau 在河里有鱼 (zai he li you yu [dzai h’e li yo yu] dans le fleuve il y a des poissons), ce que Xinxin s’est empressée de répéter en boucle, TianTian suivant le mouvement.

     

     

    Taiji et autres histoires drôles suite

    Petit chemin de verdure

     


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